Un pancréas artificiel novateur à deux hormones offre l’espoir d’une meilleure gestion du DT1
Le diabète de type 1 (DT1) est une maladie auto-immune souvent difficile à gérer. Malgré les récentes percées dans les dispositifs médicaux et outils éducatifs novateurs, plusieurs personnes atteintes de DT1 sont souvent aux prises avec des fluctuations des taux de glycémie qui peuvent entraîner des risques de complications, dont l’hypoglycémie et l’hyperglycémie. L’ajout d’un traitement complémentaire à celui de l’insuline pourrait bientôt changer cela.
Le pancréas artificiel (aussi connu comme étant un système à boucle fermée) est une technologie prometteuse qui consiste en un système de dispositifs qui reproduit de très près la fonction régulatrice du glucose d’un pancréas en santé. Le système, composé d’un glucomètre continu, d’une pompe à insuline et d’un algorithme informatique, permet à ces appareils de communiquer et d’automatiser l’administration d’insuline en réponse aux besoins d’une personne en temps réel. Les systèmes de pancréas artificiel actuellement offerts automatisent l’insuline basale et exigent encore des utilisateurs de s’administrer des bolus manuellement à l’aide de leur pompe à insuline, mais les chercheurs travaillent au développement d’un système entièrement automatisé. Une approche d’automatisation complète consiste à incorporer des hormones ou des médicaments supplémentaires dans le système.
Haidar, Ph. D.
Dr Legault
Dr Tsoukas
Dr Yale
Ahmad Haidar, Ph. D., les docteurs Laurent Legault, Michael Tsoukas et Jean-François Yale, membres d’une équipe de chercheurs financés par FRDJ à l’Université McGill (Montréal), sont les premiers à tester l’ajout de la pramlintide (une forme synthétique de l’amyline, une hormone sécrétée avec l’insuline par un pancréas en santé) dans un système de pancréas artificiel. Cette équipe talentueuse pose l’hypothèse que ce traitement combiné (en anglais seulement) pourrait aider les patients à atteindre un contrôle optimal du glucose pendant la journée. Des études précédentes ont démontré que la pramlintide empêche l’augmentation subite de la glycémie après un repas par son effet sur la digestion et la libération d’autres hormones. La pramlintide, laquelle est déjà approuvée et offerte aux États-Unis, peut être prise au moyen d’injections, mais est rarement utilisée. Dans cette étude, les chercheurs ont entrepris d’examiner les effets de la pramlintide lorsqu’elle est administrée avec de l’insuline dans un système de pancréas artificiel.
Les chercheurs ont testé leur hypothèse en 2019 dans un essai clinique comprenant des visites à la clinique à l’Institut de recherche du Centre de santé de l’Université McGill avec des adultes atteints de DT1 qui portaient des systèmes de pancréas artificiel avec ou sans pramlintide. Les résultats de l’essai clinique (en anglais seulement) ont démontré que l’ajout de la pramlintide à une insuline à action rapide dans un système de pancréas artificiel améliore le contrôle du glucose comparativement à l’insuline à action rapide seulement, sans accroître les risques d’hypoglycémie. Dans la prochaine phase de leur recherche, M. Haidar et son équipe mènent un autre essai clinique pour évaluer si le pancréas artificiel avec de l’insuline et la pramlintide peut éliminer le besoin pour les adolescents et les adultes atteints de DT1 de compter les glucides.
Cette recherche prometteuse sur le traitement complémentaire à l’insuline nous rapproche d’une gestion moins accaparante du DT1 et d’une meilleure qualité de vie.